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L'odyssée d'un voleur de pommes
Voici l’histoire d’un homme qui a trouvé en lui une énergie peu commune pour affronter des événements auxquels il n’était pas a priori préparé. Ce texte est un témoignage sur la réalité foisonnante du monde juif d’Europe de l’Est avant 1945. C’est aussi un document sur l’Armée rouge et le système stalinien vécus de l’intérieur.
Né en 1922 dans une bourgade de Lituanie, Moïshé Rozenbaumas rend compte avec lucidité de la vie de cette société pauvre et laborieuse à la veille de sa destruction. Seul rescapé de sa famille restée en Lituanie, il doit sa survie à une fuite qui le conduira jusqu’aux frontières de la Chine. Son récit de l’internement d’un groupe de Russes dans un kolkhoze d’Ouzbékistan, puis des quatre années passées dans l’Armée rouge, dévoile des aspects peu connus de la vie de nombreux jeunes Juifs qui ont traversé ces épreuves. À la violence des combats, au froid, à la faim, à la peur, il a opposé la volonté de vivre d’un Ulysse s’adonnant, entre deux incursions derrière les lignes ennemies, à l’ivresse et à l’amitié. Devenu cadre communiste à Vilnius, il sera vite pris entre le marteau et l’enclume du système stalinien, et ce qu’il nous en dit est rare, instructif et passionnant. La fuite de Moïshé, de sa femme et de leurs deux enfants en France en 1957, les difficultés et les efforts de restauration d’une vie « normale » et digne, témoignent aussi de la pugnacité opposée aux blessures et à la fatalité de l’histoire. C’est aussi le parcours singulier d’un enfant en quête d’un père absent et de reconstruction personnelle. Le texte écrit en yiddish a d’abord été traduit par Moïshé Rozenbaumas lui-même, puis a été repris par sa fille Isabelle, au fil d’un dialogue qui a parfois étoffé le récit initial. De « la langue de son père », elle a conservé la vivacité, le goût, l’humour, l’empreinte, en somme tout ce qui fait sa singularité. Livre préfacé par Yitskhok Niborski. |
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